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15 Mar 2022

Journalismes

La journaliste qui travaillait depuis quelques années à la chaine publique russe fait partie du système (pas libre donc, à mon époque tous les journalistes d’états était des KGB, on entrait à l’école de journalisme avec le « bon » dossier), donc si elle ose sortir la pancarte « Russians against war » pendant le journal de soir en direct, c’est que, d’abord elle n’est pas seule de cet avis dans le studio et deuxième conclusion est que le KGB commence à scinder, une nouvelle vague, jeune, essaye de faire surface. C’était un signal. Souvenir témoignage (comme d’autres dans Merci mon général !) : fin 1989 à Bucarest, avant la chute de Ceausescu l’opinion publique était déjà préparée à cela, par les nombreux brusquement « dissidents » qui annonçaient être contre le pouvoir et disparaissaient dans des résidences à domicile forcées (c’était la manière russe, car la Securitate de Ceausescu était nationaliste et la nouvelle vague était pro-Kremlin). Ils ont réussi leur coup, avec la chute de Ceausescu, et nombreux d’entre ces faux dissidents ont fait partie du premier gouvernement « libre ». Souvenez-vous du premier Premier ministre roumain, beau gosse qui parlait super bien le français, Petre Roman ? Son père fut le fondateur de la sinistre Securitate.

Bref, tu ne seras pas là, pour te dédier Merci mon général ! et ma moitié roumaine te salue avec grand respect alors que ma moitié russe se cache dans sa blessure encore ouverte et crie l’injustice de l’impossible procès du communisme. #warineurope

https://marina-chiriac.iggybook.com/fr/

08 Mar 2022

Le bonheur, Doctor Hyde & Mister Jekyll et demain c'est le grand jour pour mes Contes !

Le bonheur est partout, en ce moment, dans mon âme cabossé qui a décidé enfin de se réparer en profondeur, dans mes livres qui se vendent, dans les jolis avis des lecteurs, dans le message ce matin d’un inconnu belle plume sur le bonheur petit « comme nos yeux pleins de lumière », dans la surprise de voir à la télé roumaine une émission avec Matei Visniec, grâce à qui je suis écrivaine, les premiers encouragements et conseil, c’est lui, Dieu, Bog, Dumnezu, dans mes écrits ou la douleur se déverse sur la promotion de mes contes drôles, rien n’est simple dans ma vie d’atypique ou la violence est partout, pas besoin d’une guerre pour cela, cette guerre réveille d’autres trauma, qui réveillent d’autres, transgénérationnelles, oubliés par ma famille russe à cerveaux délavés, tiens, souvenir de Anna ma grand-mère, quand elle sortait dans son grand jardin elle portait une veste américaine en jeans noire, drôle de souvenir de cette femme qui à perdu son mari bien-aimé dans le goulag communiste en la laissant seule avec ses trois enfants, à 32 ans, au moins elle à connu l’Amour, l’amour qu’on reçoit, celui qui s’échange, qui donne la force de continuer sur cette terre meurtrie ou les millions de morts du communisme ne suffisaient pas, l’industrie de la guerre a faim, on oublie Greta et Gore, l’écologie n’est pas un concept profitable, une sale guerre entre frères c’est mieux, ca fait aussi grimper le cout du baril et sentir moins les sanctions occidentales. Je me souviens en 2014, ma visite dans l’Oural, les magasins étaient pleins à craquer avec des produits venant de Turquie et ma famille allait séjourner en Crimée, et plus personne ne me demandait mon avis sur la situation, papa Poutine à la télé avait plus raison, que moi. Lavage, délavage, essorage. Mon âme n’a pas « choisi » cette famille, il a été aspiré dans ce chaos brownien et amnésique, ce gouffre, ce non-amour, mince, le sujet était le bonheur, verre moitié plein alors : mon voyage a Vladivostok pour écrire en mangeant des pelmeni est annulé, et remplacé par la Patagonie, comme çà, le danger nucléaire qui pèse sur l’Europe m’importera peu, sauf si, par un hasard de l’histoire le malfrat est tué par son propre Guide, qui fait une dépression, existentielle…

J’ai honte de ma partie russe et fière de ma partie roumaine, protégée par l’Otan de ma partie russe, c’est mon coté schizophrène, Jeckyll et Hyde dans le même corps, hier pendant mon meetup randonnée une fille me disait : moitié russe et moitié roumaine, pas de bol !!!

Et je finis avec le bonheur d'annoncer que demain le 9 mars mes Contes à mot clé sortent en librairies et que je suis très fière de ce nouvel aboutissemnt de mon reve d'enfance ! Pour la journée dedicaces ca sera le 19 mars au Salon des auteurs clodoaldiens https://www.facebook.com/events/385085266761255/?active_tab=discussion

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03 Mar 2022

Les larmes de ma mère

2008, 2014, 2022 sont les années quand j’ai très honte de mon coté russe, de ma famille russe dans l’Oural à cerveaux lavés, délavés et encore un couche pour bien rincer tout ca, « rinçage plus » et aussi les années quand je suis contente que ma mère n’est plus là, pour voir ce massacre. Ca a commencé au temps de Gorby, dès qu’un pays voulait de l’anticommunisme et la liberté, on lui trouvait une minorité dans la population, qui elle, voulait rester dans la prison.

Aujourd’hui plus personne ne parle, qu’avant la deuxième guerre mondiale, Lviv faisait partie de la Pologne et que la Moldavie a été annexée par punition que les roumains ont soutenu les allemands, et que l’autre moitié de la Moldavie est restée roumaine, comme une poule sans tête, la tête dans la machine de rinçage, ou la propagande et l’homogénéisation des populations (expliquée page 96 dans Merci mon général !) ont fait leur sale boulot.

La pitbull de la propagande télé russe a mis aujourd’hui une jupe, c’est son seul coté féminin, son chef c’est rendu compte que le phénoménal succès com de Zelenski est du, beaucoup, à la beauté slave et frêle des ukrainiennes, avec des gènes de cosaques et païennes, ah, c’est bien que ma mère n’est plus là, elle aurait encore pleuré pour la prise de Kherson, dont elle me racontait sa jeunesse. J’ai l’impression que les larmes de ma mère ont rempli mon âme et qu’aujourd’hui il y a un trop plein, je vais soulager ma conscience à moitié russe en donnant des choses à la collecte des dons dans ma commune ce soir et en demandant à mes Guides de lui envoyer un poing dans la figure au malfrat de l’histoire qui, se répète, se répète, et s’oublie…

Pour finir sur une note plus joyeuse, mes Contes à mot clé sont en prévente !

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26 Feb 2022

Propagande, lavage de cerveaux et mes Contes à mot clé en prévente

Depuis huit ans, chaque jour à la télé russe passe une émission avec une belle journaliste à regard revolver, que j’imagine facilement dans des jeux sado-maso dans le rôle de la tueuse. Cette émission fait partie de la propagande russe contre les ukrainiens (« qui sont fachos et drogués »), et du plan de Poutine d’annexer l’Ukraine par la force. Elle a servi à laver les cerveaux des russes tous les jours depuis 2014, cerveaux déjà bien lavés par le fanatisme religieux orthodoxe. Mes cousins russes, qui pendant la guerre en Yougoslavie étaient prêts à venir sauver leurs frères orthodoxes serbes, faire la guerre sainte, en 2014 après l’annexion de la Crimée, sont allés en vacances la bas, des vrais patriotes...Les mêmes qui ont complètement oublié mon grand père Vitalii, décédé dans le goulag communiste.

On ne choisit pas sa famille, mais on peut choisir de tourner la page (et aller en parler).

Tout ça pour annoncer avec bonheur la sortie en librairies de mes Contes à mot clé,  le 9 mars. Vous pouvez les trouver en prévente par ici, avec une couverture qui me remplit le cœur de joie :

https://www.placedeslibraires.fr/livre/9782379798382-contes-a-mot-cle-marina-chiriac/

https://marina-chiriac.iggybook.com/fr/

17 Feb 2022

Dans un mois Le salon du livre avec des dédicaces

https://linktr.ee/Marina_Chiriac

https://marina-chiriac.iggybook.com/fr/

J'aurais 3 livres devant moi sur la table à vous dédicacer !

Pour l'année prochaine je prépare un recueil de poèmes, voici le dernier bébé :

 

L’Amour

 

Je sais

Que tu es là, que tu regardes

Par-dessus de mon épaule

Droite

L’écureuil roux qui s’étonne :

Hé, ho !

On se croirait en Argentine avec

Toutes ces perruches vertes sur les

Branches !

 

Je sais

Que tu es là, car si je ferme

Les yeux

Mon cœur se rempli d’un Amour

Jamais connu dans la vie

Réelle.

Ah donc, c’est cela l’Amour, cette

Plénitude,

Ce bonheur,

Apaisement,

Certitude.

Comme si le Chaos brownien se fige d’un

Coup,

Un instant, souriant, arrêt sur image,

Avant de continuer à déferler sur le Monde son entropie

Aléatoire,

Sans raison et sans récit.

 

Je le sais.

27 Dec 2021

Ephéméride de Noel

Ephéméride de Noel

Elle est née en même temps que le petit Jésus et elle est assise sur le bord de mon verre d’eau.

Ce matin j’avais demandé à mes potes spirituels de m’accompagner à l’église basque, car seule je me sens comme un intrus, je suis mal à l’aise dans la foule, exactement comme si on me poussait nue sur une scène. Le jour de Noel le village se scinde en deux : une moitié va à l’église, en vêtements de dimanche et l’autre moitié prend la direction de la promenade vers le fort et le petit port, avant de partager le repas de Noel, en famille. Arrivée devant l’église les gens sortent de la messe, me repèrent, alors je renonce de voir la crèche avec le nouveau né et je glisse vers les bords de mer, mais là aussi ils sont nombreux, avec enfants, chiens, grand soleil, volley-ball sur la plage, ambiance de fête et je me sens bien. J’ai décidé ce matin de ne plus avoir honte d’être seule, parce que je ne le suis pas, plus, plus jamais.

Je teste un nouveau restaurant, ou il y a que des femmes libellules qui servent, masquées. La libellule à paillettes est la patronne. Quand elle repère mon petit accent, elle commence à me parler plus fort, comme si les étrangers étaient des séniles…mais, quand elle voit que la libellule stagiaire m’a mis le plateau d’huitres en face, comme une assiette, « mange », ce qui a laissé perplexe même l’éphéméride, et moi j’ai même commencé à m’exercer à ce nouveau concept, amusée, la patronne est venue s’excuser, a fait le service elle-même, mis le plateau en hauteur, bref, le classique. Derrière moi j’entends « mais comment est-il possible de manger du magret avec sauce béarnaise !!! ». Mais si, tout est possible si on est curieux, audacieux et aussi respectueux, car cette sauce béarnaise maison est une merveille, qui se marie avec tout et n’importe qui. « Voulez-vous vous marier avec moi ? dit l’éphéméride. Je vous aime chère sauce, mais un peu pressé, pas Jésus moi, je n’ai pas l’éternité… ». Tout est bon dans cette maison, mais le dessert m’a transporté dans un espace de bonheur suprême (j’ai déjà vécu ça, pourquoi mon cerveau l’occulte ? Bref, psychologie de bistro, une autre fois) c’est un riz au lait, ou plutôt Le riz au lait, odeurs, textures, gouts, tout est parfait. J’ai envie d’aller à la cuisine pour embrasser l’auteur, mais Mme de Kermadek me dit de me calmer (« trop c’est trop Marina !!! »). A la fin je me laisse transportée par les trois libellules vers la sortie, en oubliant exprès l’éphéméride à coté de la béarnaise maison, dans une extase peu convenable pour ma visite pieuse de l’église vide.

Mais avant d’arriver à l’église j’ai remarqué un halo sur le village mort d’un coup. Les seules personnes que je rencontre sont un jeune coureur qui me sourit et une championne en short rouge avec des écouteurs (écoute-t-elle une musique rythmée, ou un podcast, ou rien).

L’église vide est ouverte et Dieu est là. Quand je pousse la monnaie dans la machine à sous, après le bang !! (Ils avaient vidé le bac de métal à la fin de la messe, on ne sait jamais…) d’un coup, l’orgue se met à jouer. J’allume un cierge et j’énumère une longue liste de gens qui me manquent, ou avec qui je suis connectée, et la flamme sautille, je la bouge dans un endroit sans courants d’air, mais ca sautille toujours, au rythme des noms chers d’une vie, des notes de musique ou qui sait, aux ondulations de mes êtres de lumière qui dansent à coté de moi.

Dans la superette ouverte par miracle, je dis au vendeur Joyeux Noel et un acheteur me répond véhément : il n’est pas joyeux !!! Vous croyez que j’ai une bonne année, parce qu’on me le dit ? Il n’est pas joyeux ce Noel, je n’ai pas eu des cadeaux moi ! Moi non plus, je lui réponds en même temps quand lui sourit et dit : mais si, vous avez raison, quand même, j’ai parlé avec ma fille… Joyeux Noel madame ! me dit-il en sortant.

07 Dec 2021

Un week-end avec Francis Huster

Elle a beaucoup d’années derrière elle, mais son vécu ne lui a pas laissé de traces. Il n’y a pas de portrait de Dorian Gray dans un placard, il est sur un mur, et c’est sa copie à l’identique, peint par une âme sœur kazakh, avant de la connaitre. Il l’avait nommé La parisienne, et quand il l’a rencontré en vrai, il lui a parlé de ses expériences chamaniques, mais elle était mariée, et ne voulait pas comprendre que c’était Lui. Même si il était beau à croquer, doux, inspiré, le contretemps fut le fil conducteur de sa vie à elle, sa vie de femme.

Mais ce matin elle s’apprête à rencontrer Francis Huster dans un salon du livre. Elle met de la pommade magique sous les yeux, ses seules rides qu’on remarque sur son visage, surtout quand elle rit. Sa chevelure blonde ondulée fera son effet, surtout qu’elle va mettre ses bottines noires élégantes et la fameuse veste rouge en velours, qui lui va si bien dans ses photos de profile. La formation violente de Pole emploi lui a servi plutôt à la rassurer sur son accent (depuis 30 ans, dès qu’elle ouvre sa belle bouche, on lui demande : d’où vient ce charmant accent), il n’est pas si fort que ça, et en plus elle connait son pouvoir de séduction vis-à-vis des hommes, ca l’amuse de voir comment ils perdent les moyens, elle les perturbe, depuis toujours et ça continuera encore quelque temps, c’est certain. Depuis peu de temps, elle essaye de cibler les aussi vieux qu’elle, mais la séduction manque à l’appel, la peau qui pendouille, les dents abimés, ou simplement une attitude inélégante, peuvent lui répugner.

Elle décide d’y aller à pied au salon, pour bouger un peu ce délicieux corps rose et voir qui se marie aujourd’hui, car son chemin passe en face de la Mairie, mais surtout pour oublier un mini-chagrin de cœur, pour lequel elle refuse d’écrire un poème, sinon, quand le recueil sera fini, il sera trop triste, ou trop intimiste, a-ha, d’ou un pseudonyme littéraire s’imposera, à voir. Quel chance que le soleil brille, alors qu’ils avaient promis de la pluie tout le week-end. Pour une fois, elle ne met pas ses écouteurs pour la musique et préfère s’imprégner des sons de sa ville, et détecter les ondes des passants, des arbres, mais encore plus des enfants, qui la regardent dans les yeux et ils communiquent par télépathie. Ca va petit ? Non, ma mère est chiante et me fait du mal au bras, mais sinon, good luck pour ton rdv !

Quand elle arrive au salon, le vigile lui demande le passeport sanitaire et lui dit que la rencontre avec Francis Huster est annulée, par décision préfectorale. Elle monte quand même à l’étage, pour vérifier et là, surprise, il l’attend. Quand elle ose entrer dans son champs magnétique on voit carrément les étincelles, sparks, sparks, feu d’artifices, quand une peur soudaine l’envahit et elle s’enfuit, sans dire un mot.

Plus tard elle écrira un récit vagabond, qui finira par : le contretemps c’est moi qui le décide.

Une année avec Meetup vient de sortir en librairies ! C'est par ici : https://www.amazon.fr/dp/2379798095

https://marinachiriac.wordpress.com/

 

02 Nov 2021

Kore-Eda et la famille choisie

Ca a commencé un vendredi soir, avec un jeune bel homme cabossé (mon synonyme pour hypersensible, inspiré par un autiste asperger du site) qui se connecte directement avec le cœur des trois dames (cabossées elles aussi, ca tombe bien, c’est un guérisseur qui ne se connait pas), fluide, énergie, comme d’habitude dans ce café tranquille, différent à chaque fois, on était que quatre et tant mieux que les autistes ne sont pas venus, c’était la soirée de cata, panne électrique, les serveurs submergés, la patronne mouille ses petits doigts et lave les assiettes, sans l’habituel sourire, en plus l’étage est rempli avec des poètes bourrés, on s’entend mal, mais à la fin on est si connectés qu’on n’a pas besoin de mots, on a passé un bon moment pour l’âme, je remarque une petite larme en guise de merci.

Le lendemain ça continue, mais en triple émotion, mère-fille qui se pardonnent et se parlent pour la première fois, en adulte, il était temps que l’introvertie confidentielle parle enfin un peu de soi pour simplement entrouvrir l’atelier de réparation et dire, ce n’est pas la peine d’en rajouter, et quand on entre dans l’église d’à coté on surprend une réunion de femmes africaines, si, si, pas de gospel, mais réunion de quartier, yeah, girls power dans le christianisme, mon vieux rêve se poursuit, tout comme mon rêve de famille choisie (ref. Kore-Eda, Palme d’or 2018, pas de titre, de toute façon le titre français n’a rien à voir avec l’original, et je ne suis pas obligée de tout comprendre), car mon week-end finit en apothéose, avec une randonnée sans mal au genou et avec des échanges de ouf, Venezuela, Tunisie pour finir avec grâce au Japon de Murakami, et il me demande « je suis curieux ce que tu vas écrire sur cette journée », connexion, la main d’un ange sur mon épaule et un dernier regard d’au revoir avant de descendre du métro, qui va me poursuivre un bon moment.

Sans oublier que je suis devenue la Muse d’un autre martien créatif, c’est mon drôle nouveau métier que je rajoute à mon slashing. C’est tout un programme, tout le contraire de moi avant : faire des caprices, être instable, lunatique, versatile, fantasque, bref, un Muse quoi.

Coïncidence, ou pas, Catherine ma magicienne (que j’ai connu grâce à Meetup) me crée une séance sur mesure, époustouflante, dans un espace ou tout est possible, un peu comme dans la créativité : l’adulte que je suis va chercher la petite fille dans une cuisine glauque à Bucarest, avant que la mère lève la main, je lève mon index droit et je lui dis Stop, j’amène la gosse avec beaucoup de compassion et délicatesse car ce premier faux self est le plus coriace, elle est en dorsal profond la petite, et tout s’enchaine rapidement, on prend l’avion pour Sverdlovsk ou grand père Vitalii est vivant et encore plus beau que sur la vieille photo, on se prend dans les bras mais j’amène ma sœur aussi loin de cette famille défaillante, on déménage à Vladivostok avec la famille choisie qui aime et protège (une tante aimante, un cousin start-up-eur il y font partie), et tant qu’on y est, comme ce n’est pas loin, on va en bateau de croisière à Kyoto, à l’époque ou la ville n’était pas envahie de touristes et je laisse tout ce monde dans un temple d’Ohara. Et maintenant, il me suffit de fermer les yeux et je suis avec eux, la famille choisie.

PS Très bientôt Une année avec Meetup sortira en version papier ici, stay tuned, et allez voir la magnifique Collection Morozov (en image)

14 Jul 2021

Nana (au revoir en polynésien)

Elle est partie en vacances,

Ma Muse,

Avec sac à dos et tout, et un mot

D’au revoir

Ou elle dit : Je t’ai tenu la main pendant

La pandémie,

Pendant tes tristesses,

Tes love-stories, tes états d’âme

Tes apprentissages sans fin,

Je suis fatiguée à mourir

Debout.

Maintenant que tu as trouvé

D’autres moyens pour accéder à ton

Inconscient,

Je m’en vais, en Polynésie, sans toi,

Mais promets moi qu’avant mon

Retour,

Tu publieras enfin tes contes à mot clé,

Parleras avec Portal de notre

Projet

Et finiras par casser ton Récit de vie et oseras

Vivre.

PS. Entre temps ne te fais pas avoir : dans ton monde les ogres ne sont pas des gens fréquentables. Figes toi en Arbre et laisse passer. Et ne pense même pas de lui effleurer le front avec une feuille qui tombe ! Promets-le-moi !

L'image qui accompagne le poème vient de l'exposition Hypnose, actuellement au musée d'art de Nantes

29 May 2021

Adieu mon pote

Mon pote du bac à sable

Est parti.

Finies nos blessures étalées

Au grand jour.

Finie la compassion de victimes

Endolories,

Finies ses chansons sur mes textes

Osées,

Finies les conversations avec la voix

Qui m’apaise.

Finis les échanges avec mon lecteur

Fidèle.

 

Ta vie dorénavant sera un très long

Travail ;

Déconstruction, construction, Amour

De soi.

Pas de place pour moi, la sauveuse

De toi.

 

Bye et sache que les Bourreaux ne s’excusent

Jamais.

Et comme on ne sait pas trop comment nous

Venger,

On les emmerde, on les emmerde, on les

Emmerde.

 

20 mai 2021 Un extrait du futur volume de poèmes, en chantier.

Image : Miki de Goodaboom, Tramway à Prague

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