Sac à dos

Nous, les amies prodigieuses on a choisi toutes les deux des hommes sac à dos. Ceux qu’on porte, ceux qu’on sauve, ceux pour qui on arrête de lire, d’être créatif, d’être authentique…

Pour des raisons inconscientes.

Je me suis délestée du mien, elle l’a porté jusqu’au bout, jusqu’au moment ou le sac à dos a changé de camp, à 33 kg. En venant la voir de Caire j’ai compris que l’année sera violente, une dernière année sans merci, « de carrefour » dit-on, quand je lui avais promis d’écrire, de publier, et elle continue d’être à mes coté, on écrit à quatre mains, volume après volume, comme une sonate interminable à cinq, six, sept parties ou la pièce de jazz qu’on improvisaient ensemble au piano, à l’école buissonnière…

En image, nouvel article visible sur mon Instagram et page fb pro, dans le lien ci-dessous :

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Poèmes

J’ai écrit un nouveau poème aujourd’hui, à reprendre en électronique dès qu’il sera mur. Je suis tellement hypersensible et sans confiance qu’un simple violent goujat sur atypikoo a fait que depuis un an j’étais incapable d’écrire un poème.

C’est bon maintenant, je ne suis pas Plath, ni Iuga, ni Arsenii, mais la poésie est ma vie.

J’aurais adoré de publier les poèmes de mon père, mais impossible de les récupérer, mes essais à Bucarest n’ont rien donné. J’ai mis une dans mon roman et je garde l’espoir.

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Clopin-clopant

Depuis quelques jours, depuis que le malfrat Ceausescu s’est enfui en hélicoptère, M est envahie par multiples sentiments : peur des snipers, pour son bébé qu’elle allaite dans le couloir de l’appartement pour éviter des balles perdues et pour son mari qui va au travail en voiture tous les jours, et la nuit veille sur l’immeuble, avec des voisins, qui se relayent ; culpabilité de savoir que des gens manifestent au centre ville, du jamais vu, et elle est coincée à la maison. Un ami l’a convaincue de rester à l’abri et surtout ne pas aller manifester, penser au bébé.

Quand enfin elle pu sortir avec le landau dans la rue, elle a vu une cohorte de gens blessés, avec des bandages, clopin-clopant, un peu comme dans le clip de Michael Jackson avec les morts-vivants, pressés et souriants, c’était des prisonniers libérés de Jilava, la prison politique, ou ils ont été battus, affamés et maintenant libérés, avec des prisonniers de longue date, signe que Ceausescu est renversé et qu’un autre espace s’ouvre dans l’histoire de M.

Tout à commencé un bon matin, quand, en allaitant bébé, M écoute l’Europe libre à la radio qui n’est pas brouillée par les autorités, et elle entend en direct de Timisoara, des sons de rue, de foule qui court et crie, des coups de feu. C’est le moment précis ou elle sait que quelque chose va enfin changer.

La seule question que tout le monde se posait : combien de morts, quel est le prix à payer par un peuple pour devenir libre ?

PS1 Ce texte fera partie de la suite de Personne ne lisait Orwell, à l’Est.
PS2 A Bucarest j'ai relancé la demande d'avoir accès à mes dossiers de la Securitate et j'ai reçu un mail disant que la recherche redémarre dans quatre archives (militaire, affaires étrangères, Securitate, etc.) pour les dossiers concernant ma mère, mon père et moi. Hâte de les lire et de les utiliser comme des outils historiques pour mes futurs livres.

En image, nouveau flyer pour le Salon de Toulouse

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Un mois pour tout bien préparer

J’arrête mes connexions avec le futur et les rencontres avec les humains, faibles synchronicités ce week-end, ennui, des échanges pauvres, probablement j’ai la tête ailleurs, au lancement de mon roman, à Toulouse, dans un mois.

De toute façon, à ma première méditation connexion avec mon futur j’ai écrit cette chose incroyablement émouvante « Marina du futur me voit et est fière de moi ». Etre validé par soi-même est un cadeau de la vie.

A Bucarest j’ai rencontré une connaissance qui me disait, il y a des années, qu’elle a besoin de la validation de son mari, et je suis triste pour elle. « On fait ce qu’on peut, avec ce qu’on a » c’est mon slogan depuis longtemps, même si un hpi qui ne se connait pas encore me disait hier que chaque personne peut s’améliorer, d’accord bien sur, mais ce que lui a fait depuis 1984 en feu d’artifice, personne ne peut le faire, ou seulement une mini-minorité qui est construite différemment…

En image, j’ai presque tout pour le Salon Surdouessence, même des Stylos de toutes les couleurs pour dédicaces, Tote-bags Mémorial et l'Ange Géopolitique mon porte-bonheur d’écrivaine. J’ai utilisé un effet « prisme », un clin d’œil à ma dernière méditation chaos, futur, ou le symbole était un prisme et l’animal un perroquet…

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Recharger les batteries

Ca m’a manqué (fk covid) ! Trois ans sans avion, sans pollution et gaspillage de kérosène, sans discussions les yeux dans les yeux avec mes proches amis et famille, sans savoir comment on vit à coté d’un pays en guerre, sans l’humour roumain sans bornes ni failles, et surtout loin du moustique balkanique, celui qui survit à tous les empires et trouve délicieux le sang neuf des touristes.

Je suis allée avec des livres à déposer dans les librairies, eh non, ce n’est pas le bon pays pour cela, tout passe par le service des impôts et paperasses, le dramaturge national Caragiale était un génie, rien n’a changé de ce point de vue. D’où les dédicaces en roumain et le grand plaisir de les offrir aux plus proches, dont un vient de me dire que rester toute ma vie chimiste, ca aurait été dommage !

Au départ, à l’aéroport une fillette blonde m’a regardé de loin et m’a fait un signe de bonjour, hey ou au revoir et j’ai répondu. J’ai l’habitude d’être remarquée par les bébés et enfants, il y une connexion naturelle, comme ma mère avait avec les chiens et les plantes, moi je me connecte avec les gosses, partout dans le monde. En écrivant ici, je me demande si ce n’était pas un signe : du futur, du passé, du chaos…

En image, j’ai mis mes pierres au soleil : labradorite, agate, quartz vert, jaspe, pour se refaire une santé et remettre les batteries à niveau.

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Je me suis égarée dans le cimetière historique Bellu, à Bucarest !

Avec une adresse exacte, sous un soleil de plomb, équipée d’un chapeau, cierge et fleurs j’ai passé une heure à chercher la tombe d’une dame qui en 1986 me trouvait au marché noir de la nourriture, et elle est devenue une sorte de maman de substitution (j’avais deux ou trois, après le refuge de ma mère en France).

J’ai invoqué les esprits, activé mon intuition, nada, rien à faire, alors j’ai choisi une tombe à fleurir, générique, et voici la baronessa :

Maria (Mimi) Balaceanu-Stolnici (en photo) fut « endormie » comme disent les orthodoxes, à mon âge, d’une très ancienne famille (13ème siècle), elle eut deux maris légitimes (dont Ruckmann, un consul russe) et une liaison sans mariage avec un député, Stefan Bellu.

PS A coté du cimetière historique j’ai découvert un nouveau, émotions fortes, les héros de la révolution de 1989, mille morts…
J’enlève les guillemettes, par respect aux « endormis », les détails dans mon prochain roman historique, la suite de Personne ne lisait Orwell, à l'Est.

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Le Clan

Hier en voiture on était trois cousins à la recherche du tombeau de leurs grands-parents, pour me faire plaisir, un peu à l’aveugle, initiatique. On est tous des « gifted » comme dans Heroes, je me sens enfin à ma place. Tous aussi d’accord de la disparition louche de mon père, ma demi-sœur comme moi le voit partout, il aurait 92 ans, pas impossible qu’il soit encore en vie, vue les antécédents dans la famille et quand je leur raconte mon scénario, qu’il est moine au Mont Athos, ils approuvent tous, il doit prier pour nous, avec vœux de silence, çà tient.

Au cimetière au bord du lac, tout est comme imaginé, sauf l’inscription aberrante sur la croix, le cousin, calme et sage, rajoute sa maman dans les prières, toute sa vie il a pardonné, sa colère s’évacue par le pardon et la religion. Je pense à Mme de Kermadec qui m’a appris de dire « euh, là je ne suis pas à l’aise, ni d’accord avec ce qui se passe »…

Pas de synchronicités à la campagne, seulement ma décision de garder ce lien, de reformer à notre tour notre Clan, celui des répudiés, des hors système, des Heroes.

J’ai pris cette photo en attendant la famille et je découvre avec bonheur que l’humour absurde roumain est toujours aussi prodigieux, notre méthode de survie depuis l’enfance. Quelques traductions :

Vends lit pour enfant de fer

Perdu femme et chien. Récompense pour chien

Vends terrain sur la lune

Vends machine du temps. Nécessite des réparations.

Vends collants pour femmes longues

Achète voiture de police

Propose opérations sur cerveau pas cher

Vends dragon

Cherche killer pour une affaire

Cherche tapis volant

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Lancement de livre à Toulouse

Je serai au Festival Sensibilité & Diversité organisé par l'association Surdouessence à Toulouse 25 et 26 aout pour participer aux super conférences, rencontres et pour lancer mon dernier livre, le roman historique Personne ne lisait Orwell, à l'Est.

Ravie de découvrir la ville, les alentours, les saveurs locales et le festival. Voici le lien d'inscription :

https://www.helloasso.com/associations/surdouessence/evenements/festival-sensibilite-et-diversite

et mes sites :

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Book the date

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1986

Après avoir sauvé la vie de sa mère M pleure ses idoles qui meurent un après l’autre dans cette foutue année quand grand-mère Anna retrouve Vitalii, enfin, au Goulag Paradis. M écrit des poèmes à crever le cœur, son sexfriend l’aide comme il peut. Il l’amène dans une soirée avec des gens de la Securitate, des filles qui travaillent à l’Institut Français de Bucarest, « combien de rapports seront écrits sur moi ce soir ? » se demande M. Combien de ses proches sont là uniquement pour écrire sur elle des rapports, comme l’amie journaliste.

Le saura-t-elle un jour ?

PS La suite de "Personne ne lisait Orwell, à l’Est" sur la planche

En image Palme d’Or 1986, magnifique film avec images, musique, symboles, messages sublimes

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Challenge

Je n’arrive pas encore à écrire des poèmes en français aussi beaux qu’en roumain et les traduire est impossible, il faut sacrifier quelque chose, faire des compromis sur la musicalité ou sur le sens ou sur l’émotion qui se dégage.

C’est drôle, aujourd’hui je me donne comme objectif : dans deux ans écrire des poèmes en français, au moins de ce niveau. Challenge pour Marina dans deux ans, qui a aussi un deuxième roman sur la plancha...

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